Le Brésil, ce pays qui ne laisse pas indifférent
Le 17 janvier 2013, je quittais le Brésil, après 2 belles années sur place à le découvrir, à l’apprivoiser, à le comprendre, et surtout, à l’aimer. Là-bas, j’ai rencontré beaucoup d’autres étrangers, aussi venus vivre au Brésil, et j’ai constaté une chose : le Brésil, soit on l’adore, soit on le déteste, mais il nous laisse rarement indifférents…
Je fais partie de ceux qui l’ont littéralement adoré.
J’ai aimé ce que j’ai découvert, sentiment peut-être amplifié par le fait que c’était ma première véritable expérience de vie et de travail à l’étranger.
J’ai aimé le parcourir dans tous les sens, de Fortaleza à Porto Alegre, d’Iguaçu à Rio de Janeiro… Une à deux fois par mois, l’heure était à la découverte d’un nouveau coin du Brésil pour mon plus grand plaisir…
J’ai aimé les rencontres que ce pays m’a permis de faire, sans aucune exception…
J’ai aimé ce que ce pays et ses habitants m’ont appris au jour le jour, sur la vie, sur moi-même.
J’ai aimé ce que le Brésil m’a permis de devenir : simplement moi-même.
Cinq années se sont écoulées depuis que je me suis géographiquement éloignée de Lui. J’ai habité au Portugal, au Canada, et je suis maintenant en Australie. J’ai beaucoup voyagé, fait d’innombrables découvertes, d’autres superbes rencontres… Malgré tout ça, et bien que j’aime réellement la vie que je mène depuis, les lieux où je vis, les gens que je rencontre, il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à Lui… Il m’a vraisemblablement envoutée !
Faire la connaissance du Brésil n’est donc pas sans conséquences. Pour ceux qui s’y aventurent, il y a un important risque de tomber littéralement sous le charme de ce pays et de se laisser envahir le coeur par les ondes positives qui se dégagent de ses habitants ; sans crier gare, il prend possession de toi, et s’il s’empare de ton coeur, c’est foutu, t’es possédé(e) à vie (je te suggère de (re)lire cet autre article : l’addiction à la découverte dont j’ai précédemment parlé)… Je te laisse imaginer ô combien ça a été difficile de devoir s’en séparer…
Difficile… c’est peu dire ! Le quitter a été un véritable déchirement, et ça a laissé un vide terrible dans mon coeur. J’essaie par tous les moyens de combler ce vide, en continuant la pratique du portugais du Brésil, en côtoyant les communautés brésiliennes partout où je vais, en me laissant bercer par des mélodies brésiliennes… Mais ça ne peut pas tout remplacer, et cinq ans plus tard, il faut bien que je me rende à l’évidence : je ne me suis jamais remise du fait d’avoir du quitter le Brésil…
Certains me diront qu’il ne tenait qu’à moi de ne pas le quitter. Ok, mais je n’ai pas eu beaucoup le choix en fait (non, on n’a pas toujours le choix… ou pas toujours ceux qu’on souhaite, en tout cas). Parfois, les choses ne se passent pas tout à fait de la façon dont on les avait planifiées, et ça oblige à devoir prendre des décisions de grande importance provoquant des blessures qui ont bien du mal à cicatriser…
« Je n’oublierai jamais mon arrivée au Brésil, mais je n’oublierai certainement pas non plus le jour du départ. »
Je me souviens de chaque minute de ce fameux jeudi 17 janvier 2013… De mon réveil très tôt le matin jusqu’au moment du décollage où je n’ai pu retenir mes larmes, en passant par les derniers au revoir, le dernier tour dans notre quartier, le dernier regard à cet appartement qui avait accueilli tant de moments magiques, les derniers mots échangés avec le personnel de l’immeuble, les dernières pensées dans le taxi qui nous emmenait une dernière fois à l’aéroport international de São Paulo… Ces « dernières fois » qui semblent rester ancrées sans ne jamais s’atténuer…
La veille du départ, je me promenais dans mon quartier, et un commerçant, me voyant déprimée à l’idée de partir et avec la crainte de ne jamais pouvoir revenir, m’a dit « si tu as aimé le Brésil, c’est que tu laisses une partie de ton coeur ici. (…) Un jour, tu reviendras chercher ce morceau« . Je l’ai pris pour un fou sur le coup, mais plus tard, j’ai su ce qu’il voulait dire. Ou plutôt, j’ai ressenti ce qu’il voulait dire, et une chose est sûre : il a entièrement raison ! Tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, je reviendrai… et je n’ai aucun doute là-dessus 🙂
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13 commentaires
Adèle Le Roux
Bonjour Jenny, je découvre à l’instant ton superbe blog à la veille de mon départ pour une grande aventure de 6 mois en Amérique du Sud. Ton article m’a beaucoup touché. J’ai des origines brésiliennes mais suis adoptée et née en France. Autant te dire que ce voyage à la découverte de ce pays risque d’être fort et à lire la manière dont tu l’as vécu, je ne peux que m’attendre à un grand bouleversement ! En tout cas, bravo pour ton blog que je vais continuer de découvrir tranquillement 🙂 – J’ai rendu public le mien aussi depuis hier http://lamaisondadele.com/ et demain, je décolle!
Belle continuation à toi et tes deux compagnons au top!
Adèle
Jenny
Merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait très plaisir de savoir que je suis lue, mais encore plus de savoir que mes écrits plaisent 😉
J’imagine bien l’importance de ce voyage, et ce qu’il va t’apporter. Attends toi à découvrir un nouveau toi… ! Je suivrai tes découvertes au travers de ton blog alors, ça m’intéresse beaucoup !
Bon voyage !
Adèle Le Roux
Merci à toi également 🙂 !! Au plaisir d’échanger avec toi. Bonne route aussi !!
yassmine
Bonsoir Jenny,
je reviens de 3 semaines au Brésil. il s’agit déjà de mon 2d voyage en moins de 6 mois, dans ce pays qui ne m’attirait pas jusqu’à ce que j’y pose un pied. La 1ère fois c’était 2 semaines, la 2ème fois 3 semaines, et j’aimerai que la 3ème fois se compte en année. Je suis déchirée à chaque fois que je pars surtout que cette fois j’avais suivi des cours de langue pour pouvoir mieux communiquer sur place avec les gens. Le Brésil, c’est une révélation, Salvador, Rio… je rêve d’aller m’y installer pour un petit bout de vie. Quelle chance immense tu as eue d’y passer 3 années. A ce sujet, ton article est bien mystérieux quant aux raisons de ton départ… as-tu un article sur ce sujet particulier ?
Jenny
J’imagine parfaitement bien ce déchirement en question… et je ne peux que te souhaiter que ta troisième fois soit plus durable !
Aucun de mes articles ne fait (ni ne fera) mention des raisons du départ. La seule chose que je peux préciser, c’est que j’ai été contrainte de prendre une décision menant à la perte de mon visa… et m’obligeant à quitter le territoire sous 30 jours. Je le savais avant de prendre la décision en question, mais je n’avais plus d’autre solution… C’est ce que j’appelle un choix contraint 😉
christian fivaz
Le brésil c’est en effet super a moins que tu tombe gravement malade et alors tu auras vraiment la peur de ta vie de mourir au bresil. Ma fille est morte la bas de dengue hemoragique apres une semaine de vomissement et 3 jours d’internement. Pour la changer d’hopital la clinique privée voulait 50000 Euros.
Jenny
Je suis profondément triste pour toi… Je ne vais pas épiloguer, car je pense qu’il n’y a aucun mot pour exprimer la moindre compassion dans le cas d’une telle perte…
Aucun pays n’est parfait – le Brésil ne l’est pas non plus. Mon expérience là-bas a été extrêmement positive, même si j’ai franchement eu pas mal de mésaventures (et si je n’étais pas du secteur de santé, je pense que je revenais avec une jambe en plastique, la thyroïde en moins, etc etc). Mais les mésaventures – voire drames comme celui-ci – peuvent hélas arriver n’importe où, avec un risque plus élevé dans certains endroits en fonction de leur situation sanitaire, climatique, géo-politique, etc…
Est-ce que selon toi c’est l’établissement de santé dans lequel était ta fille qui est en cause dans ce décès ? Encore une fois désolée… 🙁
Lilian
Bonjour, Je suis brésilienne J’habite à São Paulo, e Je prends des cours de Français depuis un an et demi. J’etais vraiment heureuse en lisant votre texte, ça m’a plus beaucoup! C’est intéressante, car Je suis allée en France quand J’avais 15 ans, et J’en rêve tous les jours! Je rêve de mon retour en France toujours! Votre pays est inoubliable aussi. Bises de Brèsil!! :))))))
Jenny
Oi Lilian! Tudo bem? Muito obrigado pelo seu comentário!
J’aime beaucoup la France aussi, mais je ne me sens pas chez moi, c’est bizarre… Le Brésil me manque terriblement!
Parabéns pelo seu francês!!
Joana Lins Amorim
Moi c´est le contraire. J´aime la France avec toute mon âme. J´ais grandis a Geneve, tout a cotê, jusqu´a l´âge de 15 ans. Ça fait 30 ans que j´habite au Brésil, obligée, et je peux dire qu´il n´y a pas les mots pour expliquer comment je hais ce pays. C´est le pays des injustices, c´est le royaume de la malicie, du mensonge, de la corruption. J´ais fais tous les efforts possibles pour aimer le Brésil. Bien sûr, si vous êtes touriste ou que vous avez de l ´argent, tout ira bien, et on vous sourira . . Mais si vous êtes vulnerable, alors lá vous connaissez la face véritable de ce pays détestable. Les gens sont cons, et méchants. Je connais des dizaines de brésiliens qui pensent comme moi, alor je sais que ce n´est pas seulement moi qui voit les choses comme ça. beaucoup de brésiliens ont honte de leur nationalité, et je les comprend!! Des centaines de personnes s´ent vont des qu´elles ont une chance. J´ais des amis qui ne reviennent plus, tout simplement. Même pas pour les vacances. Oh, je les comprend! Ici rien ne marche, absolument rien. ( sauf le carnaval bien sur). Allez dans un hopital publique, et voyez comment les pauvres sont soignés. Et les écoles publiques, il n a jamais de classe, ils font semblant d´enseigner, sauf quelques écoles. Le Brésil me fait envie de vomir mon âme tellement ce pays me dégoute. Je parle surtout de Rio de Janeiro, ok. Ma consolation c´est la France, et tout ce que´elle me donne, je vois des films, claude chabrol etc, et j´écoute de la chanson française, Jean Jacques Goldmann, Renaud, Gainsbourg, Daniel Balavoine, Moustaki, Brassens, J.Haliday, etc. Ça me fait du bien et ça me donne de la force pour vivre dans ce pays de m….
Jenny
Merci pour votre commentaire qui montre un autre avis, c’est toujours intéressant. À vous lire, j’ai toutefois une question évidente qui me vient en tête : pourquoi persister à vivre dans un pays que vous détestez autant ?
Le Brésil ne laisse pas indifférent, c’est le titre de l’article ; pour ma part, j’ai adoré et c’est le cas de nombreuses des personnes étrangères que j’y ai connu, bien que pas de toutes. Mais indifférent ne signifie pas que l’on revient tous amoureux du pays, et je connais aussi quelques personnes qui ont détesté (même si je n’en connais que très peu). Bien évidemment vous n’êtes pas la seule. Ici en Australie, je ne cotoie quasiment que des brésiliens. Quasiment tous sont partis du Brésil pour ces raisons que vous citez, et aussi l’insécurité grandissante. Pour autant, et même s’ils n’ont nullement l’intention de retourner là-bas pour vivre, ils souffrent vraiment tous de cette fameuse saudade et leur consolation reste et restera toujours le Brésil. Ils n’y retournent que rarement en « vacances » tout simplement parce que le billet coute la peau du derrière.
Je suis triste que vous n’ayez pas eu la même expérience positive que moi, mais je peux comprendre, car le Brésil, c’est soit on l’adore (et c’est indépendant de la question d’argent ; je n’étais pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de riche là-bas…. ) soit on le déteste. Je n’ai abordé qu’un côté, à savoir le mien, refusant de parler au nom de ceux qui ressentent autre chose, mais je ne nie absolument pas que tous n’ont pas cette même expérience.
Bien à vous..
Abi
Prezada!
Ao invés de lamuriar, você pode ser mais útil e tentar mudar o que você julga ruim ou injusto. Seria um gesto muito nobre e gratificante, sendo preferível a se consolar assistindo a filmes e escutando música.
Joana Lins Amorim
Abi, não estou lamuriando, apenas informando que esse país é detestável. Para ratificar minhas impressões sobre essa banania de primitivos, há poucos meses fui mordida por um gato de rua. Fiquei três dias peregrinando por clínicas da famílias e hospitais, numa burocracia do inferno, porque a médica tinha esquecido um numero assim assado, a geladeira cheia de vacina, e eu correndo risco de vida, com minha filha a tira colo. No Hospital Lourenço Jorge, presenciei um rapaz com o pé rasgado aguardar 7 horas para receber simples pontos. Esse país é uma banania do inferno e certamento vou levar minha filha embora daqui. Brasil o país onde uma juiza manda prender uma adolescente subnutrida de quinze anos para ser estuprada durante um mês por trinta bandidos, e o oficial de justiça cumpre a ordem. Brasil país onde um menino de onze anos procura o MP clamando por socorro pois sabe que o pai a e a madrasta vão matá-lo, e ninguém ajuda, e ele é enterrado vivo. O Brasil é um país que faz mal pra saúde. Onde vc anda permanentemente tenso, esperando quando vai ser a próxima vez que vão te causar dano,te roubar, te violar, te enganar, te surrupiar. Quem pode vai embora e não volta nem pra visita, conheço dezenas de pessoas que foram embora e não voltam nem pra passar as férias. Gente nascida e criada aqui, que odeia tanto quanto eu esse país dantesco. Fique você com os gestos nobres e gratificantes, pois eu vou embora!!!