Expatriation,  Vivre en Australie

Trouver un emploi en Australie

Avant toute chose, je prĂ©cise que cet article n’est pas une Bible de la recherche d’emploi 😉 ; ce sont simplement des observations et conseils basĂ©s sur les tendances du moment (fĂ©vrier 2016… donc tout ça ne sera peut-ĂȘtre plus valable plus tard), sur ma propre expĂ©rience ainsi que celles des gens qui m’entourent. J’ajoute Ă©galement que cet article est particuliĂšrement destinĂ© aux personnes qui viennent en Australie avec un WHV (Working Holiday Visa) avec la ferme intention de s’Ă©tablir dans le pays.

WHV et emploi

Bien que le Working Holiday Visa comporte la mention « Working », j’ai envie de dire que ce n’est pas le visa le plus adaptĂ© pour qui veut venir trouver un emploi permettant de s’installer sur du long terme en Australie. Je m’explique en dĂ©marrant avec un petit rappel de ce qui est possible ou non avec le visa Working Holiday.

Ce visa est dĂ©diĂ© aux jeunes de moins de 31 ans qui veulent venir dĂ©couvrir l’Australie sur une plus longue durĂ©e que le simple visa de tourisme (3 mois). Ainsi, ce visa a une durĂ©e d’un an, renouvelable une autre annĂ©e sous certaines conditions, soit un total possible de 2 ans. L’autre diffĂ©rence notable avec le visa de tourisme, c’est que le WHV permet de travailler, ce qui est plutĂŽt bienvenu lorsque l’on veut voyager sur une si longue durĂ©e sans trop puiser dans les rĂ©serves (ou si on n’a pas de rĂ©serves justement). A priori, on peut accĂ©der Ă  (presque) tous les domaines d’activitĂ© avec ce visa, mais… bah c’est la thĂ©orie. En pratique, les personnes qui viennent en WHV se retrouvent plutĂŽt Ă  faire des petits jobs alimentaires ou ces emplois que les australiens ne veulent pas (plus) faire : barman, serveur, femme de mĂ©nage, jardinier, ouvrier, etc… Pour certains qui veulent juste renflouer les comptes pour financer leurs voyages, ça fait l’affaire, mais pour les autres qui ont bien l’intention de s’installer dans le pays, ça risque de ne pas ĂȘtre suffisant d’un point de vue financier tout comme professionnellement.

Pourquoi donc une telle différence entre la théorie et la pratique ? Deux des principales raisons à cela :

  • le WHV  ne permet de travailler que 6 mois pour le mĂȘme employeur. Les emplois qualifiĂ©s demandent plutĂŽt des personnes aptes Ă  rester sur du long terme, c’est une question d’investissement de la part de l’employeur, et surtout de crĂ©dibilitĂ©. Un trop gros turn over n’a jamais Ă©tĂ© bon pour l’image d’une entreprise. Seuls quelques emplois Ă©chappent Ă  cette rĂšgle, et c’est bien souvent des emplois « alimentaires ».
  • trop nombreux sont ceux qui viennent ici avec ce visa sans aucune maĂźtrise de la langue anglaise, ou avec un anglais bien trop timide pour pouvoir accĂ©der Ă  des postes qualifiĂ©s. Et dans ce cas, t’as beau avoir tous les droits du monde de bosser, si tu causes pas la langue locale, tu peux pas vraiment travailler dans les postes oĂč t’es un minimum obligĂ© de communiquer…

Du coup, si l’intention est bel et bien de s’Ă©tablir en Australie, je ne suis pas certaine que le WHV soit la solution. Disons plutĂŽt que c’est un tremplin, une porte d’entrĂ©e, car il permet quand-mĂȘme de passer suffisamment de temps dans le pays pour amĂ©liorer son anglais (condition requise pour une grande majoritĂ© de postes qualifiĂ©s – un examen d’anglais est d’ailleurs exigĂ© pour beaucoup de procĂ©dures de demandes de visa de travail), d’approfondir sa connaissance de la culture australienne, et surtout, si on s’y prend bien et qu’on ne passe pas son temps dans un camion sur la route, de dĂ©velopper un rĂ©seau qui peut ĂȘtre d’une aide prĂ©cieuse. Mais en tout cas, il est important de retenir que le fait d’avoir un WHV ne donne pas automatiquement un emploi… oui, ça parait stupide dit comme ça, mais vraiment, c’est Ă  ne pas oublier !

Mon cas Ă  moi

Bien sĂ»r, ce que j’explique ci-dessus, ce sont des gĂ©nĂ©ralitĂ©s. Il y a des exceptions, il y en a toujours. Et pour illustrer ce propos, je vais parler de mon cas Ă  moi 😉

En venant en Australie, mon but est trĂšs simple : rester suffisamment longtemps pour pouvoir dire « je connais l’Australie » et pour pouvoir dĂ©couvrir toute l’OcĂ©anie et l’Asie du sud-est. En gros, oui, j’ai bien envie qu’on reste posĂ©s ici un bon petit bout de temps ! Mais du coup, le WHV ne va pas ĂȘtre suffisant, d’autant que ni moi ni mon mari ne rentrons dans les conditions pour bĂ©nĂ©ficier du renouvellement de ce visa. En clair, on a un an (enfin 8 mois dĂ©sormais…) pour rĂ©ussir soit Ă  nous faire sponsoriser par une entreprise (vu qu’on est mariĂ©s, si l’un est sponsorisĂ©, l’autre bĂ©nĂ©ficie aussi du droit de rĂ©sidence et de travail), soit faire aboutir une longue et coĂ»teuse demande de rĂ©sidence permanente (j’y reviendrai dans un article ultĂ©rieur avec toute la dĂ©marche). Mon travail de blogueuse et d’Ă©crivain ne me permet hĂ©las pas de bĂ©nĂ©ficier du moindre visa, sans compter qu’en plus, ça ne rĂ©munĂšre pas encore assez bien pour pouvoir se permettre de vivre lĂ -dessus uniquement en vivant Ă  Sydney. Ça, ajoutĂ© Ă  diverses autres raisons, a fait que je me suis mise Ă  la recherche d’un emploi dans mon secteur de formation.

J’ai commencĂ© une recherche active d’emploi Ă  partir de mi-janvier, aprĂšs avoir minutieusement retravaillĂ© mon CV anglais Ă  la mode australienne avec l’aide d’une trĂšs bonne amie de mon coloc. Je ne me suis pas trop bougĂ©e avant car c’Ă©tait la pĂ©riode des grandes vacances donc je voulais pas gaspiller mon Ă©nergie et mon temps pour quelque chose qui n’allait surtout pas porter ses fruits, d’autant plus que j’avais mon second roman Ă  boucler. Une bonne partie d’entre ces CVs ont Ă©tĂ© refusĂ©s en raison de la nature de mon visa. Mais il y a eu quelques exceptions, encore 😉 On m’a contactĂ©e assez rapidement suite Ă  mes candidatures, et ça, c’est super valorisant. L’un des entretiens que j’ai passĂ©s, ça a Ă©tĂ© grĂące Ă  mon rĂ©seau. Une amie d’un ami a fait savoir que son entreprise cherchait quelqu’un pour une mission particuliĂšre. J’ai fait passer mon CV, elle l’a elle-mĂȘme fait passer aux personnes concernĂ©es, un entretien a suivi trĂšs rapidement, le feeling est directement passĂ© avec le mec qui allait devenir mon supĂ©rieur direct, et hop, le tour Ă©tait jouĂ© ! Me voilĂ  au coeur du monde du travail australien ; parfait pour dĂ©couvrir le pays de son intĂ©rieur, ça, sans oublier les merveilleuses rencontres que cette opportunitĂ© me permet de faire ! 😉

En rĂ©sumĂ©, j’ai eu beaucoup de chance de dĂ©crocher divers entretiens par mes seuls efforts de recherche, mais d’aprĂšs ce qu’on m’a dit, et mon embauche le prouve encore, ici, c’est bien souvent par le rĂ©seau que ça marche !

Mais alors, comment ai-je contournĂ© les « restrictions » que j’ai mentionnĂ©es plus haut ? C’est bien simple : je parle anglais depuis longtemps dĂ©jĂ , et mĂȘme si mon vocabulaire manque de richesse, j’ose me lancer, au risque de ne pas rĂ©ussir Ă  trouver mes mots, etc. Et surtout, il s’agit d’un contrat de 2 mois, un coup de pouce en plein rush. Donc le fait que mon visa actuel ne me permette pas de travailler plus de 6 mois pour le mĂȘme employeur n’a aucune incidence… Le tout Ă©tait de rentrer sur le marchĂ© du travail ; la suite, on verra ce qu’elle donne 😉

Mes conseils

Je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur la réalité du monde du travail en Australie, mais en me basant sur mon expérience et sur ce que je vois autour de moi, je pense pouvoir te filer quelques conseils qui pourront te servir.

  • sois informĂ© : renseigne-toi sur le marchĂ© du travail dans le secteur qui t’intĂ©resse, et aussi en fonction du lieu que tu vises. Ne viens pas ici avec la conviction que l’herbe est plus verte que de lĂ  oĂč tu arrives, ou tu risques d’ĂȘtre déçu(e). Ne viens pas dĂ©pitĂ©(e) non plus 😉 mais aies simplement conscience de la rĂ©alitĂ© = tu es un Ă©tranger de plus qui arrive dans un pays oĂč il y a dĂ©jĂ  trop d’Ă©trangers et avec forcĂ©ment pas assez de travail pour tout le monde… Attention Ă©galement aux informations dĂ©suĂštes donnĂ©es sur de trop nombreux groupes sur Internet… Je pense notamment Ă  des dires du genre « il y a plus de travail Ă  Perth. et c’est mieux rĂ©munĂ©ré ». Ceci n’est plus vrai aujourd’hui, pour la bonne et simple raison que si Perth a un jour Ă©tĂ© prospĂšre, c’Ă©tait grĂące au boom du secteur minier, et aujourd’hui, ce secteur se casse la figure complĂštement, ce qui met Perth dans une bien inconfortable situation et la rend bien moins intĂ©ressante qu’avant. Bref, sĂ©lectionne bien la provenance de tes informations… Le mieux est encore de discuter avec une personne qui travaille dans le secteur que tu vises (facile avec Linkedin) et/ou du secteur gĂ©ographique, en plus des sites d’informations Ă©conomiques, etc.
  • bosse ton anglais : si ton niveau est faible ou modĂ©rĂ©, mon meilleur conseil serait de pratiquer au maximum… et pour cela, mieux vaut Ă©viter les français* ! N’hĂ©site pas Ă  jeter un oeil aux sites comme Meetup ou Internations, oĂč tu pourras vraiment amĂ©liorer ton anglais tout en passant du bon temps. (*Chers compatriotes, je vous adore, mais clairement, on est les plus nuls du monde pour rĂ©ussir Ă  parler autre chose que français quand on se retrouve entre nous !!). Au besoin, prends aussi des cours. Certains sont trĂšs abordables, comme par exemple ces cours bien construits dispensĂ©s dans des Ă©glises Ă  Sydney (20 dollars pour 9 cours de 2 heures).
  • ne nĂ©glige pas le rĂ©seau : multiplie les occasions de rencontrer des gens de divers horizons, parle de tes ambitions, de tes projets, de tes souhaits… et le bouche-Ă -oreille peut trĂšs vite opĂ©rer.
  • balance ton CV partout oĂč il peut ĂȘtre balancĂ© : seek, indeed, linkedin, et surtout, les agences de recrutement qui sont assez efficaces ici. D’ailleurs, un bon nombre d’entreprises ont recours aux agences de recrutement pour employer de nouvelles tĂȘtes. Hays, et Randstad sont autant de sites sur lesquels tu ferais mieux de laisser ton CV.
  • sois patient(e) ! Si rĂ©ellement tu veux pouvoir bosser dans ton secteur, il va peut-ĂȘtre te falloir attendre quelques temps avant de trouver. Aussi, je te conseille d’avoir quelques Ă©conomies d’avance, et/ou de ne pas faire la fine bouche sur le poste qui te sera proposĂ© en premier lieu. AprĂšs tout, tu es un « dĂ©butant » ici, donc ça semble presque normal d’avoir Ă  repasser par des petites portes pour atteindre le niveau de postes auquel tu aurais pu prĂ©tendre en restant dans ton prĂ©cĂ©dent pays.

Le CBD de Sydney

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8 commentaires

    • Jenny

      Les recruteurs français trouvent en gĂ©nĂ©ral mon CV trop…. polyvalent (si je puis dire lol). Mais ya des exceptions 😉 Maintenant j ai plus qu’Ă  jongler entre tous mes jobs hĂ©hĂ©

  • Felix

    TrĂšs bon article,
    Petite prĂ©cision pour les Ă©ventuels compatriotes qui voudraient tenter l’expĂ©rience et qui ont bien raison !
    En fonction de votre domaine sachez que le choix du sponsorship est Ă  rĂ©flĂ©chir…
    (juste comme ça dans le NT ça recrute bien en webdesign/digital marketer et développer)
    Un Sponsorship vous engage sur 4 ans avec votre employeur par rapport Ă  un autre visa type RSMS qui vous engage sur 2 ans. En gros ce que vous n’ avez pas Ă  faire avec un visa dont le but est directement le PR (permanent resident) vous aurez Ă  le faire Ă  l’issue des 2 ans avec un sponsorship et donc payer cette fameuse Ă©conomie de 5000dolls que vous feriez dans un premier temps.
    De plus un sponsorship Ă  beaucoup moins de chance d’aboutir car vous laissez le droit au gouvernement de demander autant que cela lui chante la fameuse question: mais pourquoi un Australien ne pourrait-il pas faire ce boulot??
    En espérant en éclairer certains bonne continuation amis français et bloggeurs

    • Jenny

      Merci Felix pour ce complĂ©ment qui pourra en intĂ©resser plus d’un ! Pas sĂ»re de savoir ce qu’est un visa rsms, mais je vais me renseigner, tout ça m’intĂ©resse vu que je suis en plein dans ces procĂ©dures pour rester 😉

  • alban

    Pour ceux qui cherche un petit job autre que serveur ou barman, essayez avec les agences tel que « zoom recruitment ». Il faut juste investir dans des chaussures de secu (50$), ĂȘtre motivĂ© et ponctuel.
    Si vous vous trouvez au nord de Sydney prĂȘt de Dee Why contactez Nick. (Ntomaszewski@zoomrecruitment.com.au)

    Alban

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