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Expatriation : une vie d’incessants « au revoir » ?

Si je regarde rapidement les 7 années qui viennent de s’écouler, ces 7 années vécues à l’étranger donc, je remarque un truc qui est omniprésent dans ma vie : les « au revoir ». Pas ceux qu’on prononce un peu machinalement tous les jours au bureau, dans les commerces, les transports, etc… Non, je parle des « au revoir » plus profonds, ceux qui s’apparentent parfois davantage à des adieux, quand on part loin pour une durée assez longue, ou quand des proches s’en vont loin de nous… Ouais, j’ai cet affreux sentiment d’avoir passé beaucoup trop de temps à dire au revoir ces dernières années. Mais pourquoi les « au revoir » sont ils ainsi présents dans notre vie ?

Tu l’auras compris, nous sommes un cas un peu particulier de voyageurs : nous sommes des serial expats’. Qui dit serial expat’ comme nous, dit plein de bonnes choses (que je listerai dans un prochain article, tiens!). Mais ça dit aussi départ d’un endroit pour aller à un autre. Puis nouveau départ de ce dernier pour aller à encore un autre… Et ainsi de suite. À chaque fois, on dit au revoir aux gens qu’on laisse dans le pays de départ, encore et encore… C’est sûr que vu comme ça, plus tu multiplies les expatriations, plus tu multiplies les « au revoir » ! Voyons un peu plus en détails quels sont ces « au revoir » en question. Bien qu’une connotation négative soit associée à cette notion, ça n’est en réalité pas toujours un moment triste ! Je vais justement commencer par cet exemple…

Quand on est partis de France, il y a maintenant quasiment 7 ans de ça (et biiiiiim, grosse claque dans notre tête encore!), c’était donc notre première grande aventure, notre « premier départ », ou du moins, premier départ en tant qu’expatriés. On était euphoriques comme on l’a rarement été ; on était surexcités dans l’attente du départ, même si on flippait aussi, non seulement à cause de tout ce qu’on entendait sur notre pays de destination (le Brésil) mais aussi parce qu’on se jetait corps et âme dans une histoire complètement nouvelle pour nous, et tout n’allait être que surprises et découvertes, bonnes ou mauvaises… Du fait de cet amalgame d’émotions pré-départ, les au revoir étaient joyeux. Ou je devrais plutôt dire qu’on n’avait pas de place émotionnellement parlant pour la moindre tristesse. On partait avec une certaine hâte de redire coucou un an plus tard, des étoiles pleins les yeux, des histoires à partager à n’en plus finir…

Le jour J en 2011 : départ au Brésil

Finalement, au bout d’un an, on est bel et bien revenus oui, mais pour nous marier, chercher nos affaires, et repartir dans ce si attachant Brésil. Tu connais la suite… Brésil, Portugal, Canada, et maintenant Australie… À chaque fois qu’on déménage de continent, on refait systématiquement un petit passage en France entre les deux pays. À chaque fois, on dit donc au revoir de nouveau à nos proches de France, mais toujours avec cette excitation de la nouveauté, occupant littéralement notre espace émotionnel intérieur ; pas (ou peu) de place pour la tristesse donc. J’imagine que pour nos proches, nous sommes un peu devenus ces enfants, ces petits-enfants, ces frère et soeur, ces oncle et tante, ces amis… qui disent sans arrêt au revoir 🙂

Les joyeux globe trotteurs

Le truc, c’est qu’on ne dit pas qu’au revoir qu’à la France à chaque fois. Notre principe de vie étant basé sur la multiplication des expériences de vie à l’étranger, quand on quitte un endroit pour un autre, même si on repasse en France à chaque fois, on dit avant tout au revoir au pays qu’on quitte… Et là, c’est vachement moins drôle. En fait, en allant vivre à l’étranger, tu crées de nouvelles amitiés dans ton nouveau pays. Tu tisses des liens très forts très vite, surtout avec les autres étrangers de ce pays (que ce soient des français aussi ou autres) car cette expérience d’immigration rapproche. Jusqu’au jour où tu dois quitter le pays OU eux le doivent ; tu savais pourtant dès le début que tu avais une date buttoir, ou que eux en avaient une, mais nan, t’as fait comme si ce moment n’allait jamais arriver, t’as juste profité à fond, tu t’es énormément attaché… Quand tu côtoies des expats ou voyageurs au long cours à l’étranger, c’est vraiment le problème : les gens vont et viennent, et tu vis forcément plein d’ « au revoir » tout au long de ta vie sur place ; c’est clairement pas le moment le plus fun dans la vie à l’étranger !
Arrive donc le moment des « adieux »… Quand tu leur dis au revoir, c’est un peu le déchirement du coup, peut-être davantage qu’avec la famille en France, ou du moins, différemment. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré les moments super forts partagés avec ces amis de l’étranger, avec ces mini « familles » qu’on se crée, on n’a aucune idée de ce que vont devenir ces relations avec la distance et le temps. La famille reste la famille, tu sais que tu la verras à chaque retour sur ta terre d’origine (sauf si la Vie en décide autrement, bien sûr…), tu retournes d’ailleurs là-bas principalement pour eux ; ces amis des 4 coins du monde, tu espères que tu les reverras aussi, mais ça relève en réalité d’une incertitude totale, surtout quand chacun change sans arrêt de pays…

Alors loin de moi l’idée de vouloir résumer la vie d’expatrié – en l’occurence de serial expat’ – à des au revoir hein ; la multi-expatriation, c’est avant tout une succession d’expériences extrêmement enrichissantes. Si je focalise aujourd’hui sur cet aspect certes récurrent mais qui ne peut pas caractériser à lui seul la vie de serial expat, c’est parce que c’est un jour spécial. Ce 17 janvier 2018, ça fait précisément 5 ans que nous avons dit au revoir à contrecoeur à notre Brésil adoré, de loin les « au revoir » les plus douloureux de ma vie internationale. Histoire de me faire ruminer encore davantage cette question des adieux, un couple d’amis français qui nous est très cher vient tout juste de nous dire au revoir ; les voilà définitivement partis d’Australie pour parcourir d’autres routes, croiser d’autres chemins…

Le Brésil, à jamais dans mon coeur

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6 commentaires

  • Nath

    C’est tellement ça ! Une multiplication d' »au revoir » qui sont en fait des adieux. Personnellement, je me sens proche de certaines personnes que j’aurais vraiment aimé revoir mais la distance géographique est telle que cela ne s’est jamais produit. Les années ont passé… Quelle chance a t’on de se retrouver dans le même coin du monde ? J’ai l’impression qu’on s’habitue, qu’on anticipe de plus en plus les séparations et que l’attachement est moins fort. Ou plutôt, c’est un attachement qui n’a pas vraiment besoin de la présence physique… Et puis, il y a les anciens de la famille qu’on n’est jamais sûrs de revoir… Que se passera t’il en 1-2 ans ? C’est probablement le plus difficile à vivre…Merci pour cet article inspirant ! 🙂

  • Familia Sem Fronteiras

    Tourner une page pour en ouvrir une autre. Chaque personne, chaque pays, chaque culture laisse une trace en nous. Le Brésil, je ne l’ai jamais vraiment quitté mais ce qui est vrai c’est que c’est un pays attachant

  • Stephanie

    Ah ouais les au-revoirs… comme tu dis ça dépend à qui on les fait, c’est pas toujours « si » difficile qu’on le croit. Les plus déchirants, ça a été la Nouvelle Zélande. C’est la seule fois où j’ai vraiment pleuré, mais des vraies larmes hein pas genre « oh làlà je suis triste de partir ». Nan nan j’ai chialé comme une madeleine mdr ! Aujourd’hui ça me le fait moins, je sais pas si je m’habitue ou pas, mais comme tu dis à chaque fois que je pars c’est pour d’autres aventures donc je n’ai pas trop le temps d’être triste 🙂

    • Jenny

      Je pense qu’il y a une question d’habitude oui. Tu sais que si tu dis bonjour, c’est pour dire au revoir à un moment, et pi voilà, tu l’acceptes plus ou moins 😉

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