Expatriation,  Journal,  Vivre au Brésil

Brésil : mon coup de foudre

Je t’ai aimé dès les premiers instants. Je t’ai même aimé avant de te connaître, juste au travers de ce que tu me renvoyais à distance…

Avant que je te rencontre pour de vrai, je rêvais tellement souvent de la vie que je pourrais avoir avec toi, le sourire aux lèvres, des étoiles plein les yeux… J’avais tellement hâte de te connaître, de partager mon quotidien avec toi, chez toi. Rien de ce qu’on pouvait me dire ne m’aurait fait changer d’avis… Et pourtant, tu sais, quand j’ai annoncé aux gens que je partais te rejoindre, ils ont été plusieurs à vouloir me dissuader. Ils me disaient que tu étais trop dangereux pour moi, que je ne serais pas bien avec toi, et qu’on était trop différents pour que ça marche. Mais c’est justement de ça dont j’avais besoin, de la différence. De toute façon, ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient, je campais sur ma position, il était temps pour moi de tout quitter pour aller te retrouver.

Parfois, je me posais des questions, mais ce n’était pas à cause d’eux, nan. Tu avais toujours plein d’excuses pour repousser ma venue. Déjà, tu me faisais sans cesse attendre, repoussant chaque fois un peu plus les limites de ma patience. Imagine ma joie quand au bout de plusieurs mois de vaines discussions, tu m’as enfin annoncé que je pouvais venir. Je n’oublierai jamais ce jour, ni aucun des instants qui ont suivi auprès de toi.

Quand je suis arrivée chez toi, même si je percevais cette multitude de différences entre nous, je me sentais déjà chez moi. Je sentais au fond de moi Ô combien ç’avait été la bonne décision que de venir.

Pourtant, tu m’as mené la vie dure les premiers instants, comme si tu me testais pour voir si je te méritais vraiment. Tu as mis ma patience à rude épreuve pour que je sois capable de tout supporter ensuite. Tu m’as fait verser des tonnes de larmes pour que je n’aie plus que des sourires à t’offrir ensuite. Certains de ces premiers jours, il m’arrivait de douter, même si j’étais déjà éperdument attachée à toi…

Rapidement, tu m’as fait comprendre que c’était à moi de m’adapter si je voulais être bien avec toi. Après tout, c’est moi qui venais à toi, pas l’inverse, donc c’était à moi de faire des efforts. Du jour au lendemain, je me suis mise à parler ton langage pour qu’on puisse mieux se comprendre. J’ai fait des choses que je n’aurais jamais cru être capable de faire avant, simplement parce que je ne me connaissais pas. En fait, tu ne m’as pas changée. Tu m’as juste fait devenir qui j’étais vraiment au fond de moi, tu m’as permise de me découvrir moi-même, et tu m’as même aidée à faire remonter mon auto-estime. Tu m’as fait oublier ce qui me pourrissait mon quotidien pour ne laisser place qu’au positif. Tu m’as fait prendre conscience de ce qui était vraiment important dans la vie…

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Puis il a fallu que je te quitte au bout de deux années près de toi. Non pas que je le voulais, bien au contraire ; on ne m’a pas laissé le choix, tu le sais bien… Les gens bienveillants me disaient alors que si vraiment je t’avais aimé, le destin me permettrait de revenir à toi tôt ou tard. Les gens un peu moins bienveillants, les moralisateurs, ne trouvaient pas autre chose à me dire que des trucs du genre « on te l’avait dit que ça ne marcherait pas ». J’étais dévastée de devoir te quitter, j’avais besoin de soutien, mais les gens ont préféré se dire que c’était la parfaite occasion de se mettre en avant en me rappelant gentiment qu’ils avaient eu raison. C’est tout ce qu’ils voulaient entendre, qu’ils avaient eu raison. Mon état émotionnel après cette brutale rupture, cela importait visiblement bien peu…

Je ne m’en suis jamais remise… Il faudra du temps pour que ça passe, mais une chose est sûre, jamais Ô grand jamais je n’oublierai tout ça. Encore aujourd’hui, alors que ça fait quelques années déjà que cette histoire a pris fin, je ne rate pas une occasion de parler de toi, et ça me rend encore toute chose d’entendre parler de toi, de voir des photos ou des vidéos de toi. Je ne peux retenir un sourire ému lorsque j’entends quelqu’un parler ta langue, ce qui arrive extrêmement souvent là où j’habite aujourd’hui, pour mon plus grand plaisir. Mais ça ne remplacera jamais le fait d’être près de toi, ni n’apaisera la souffrance du manque.

En attendant d’un jour pouvoir te retrouver, je prends de tes nouvelles régulièrement. Je suis ton évolution, et je suis attristée de voir que les choses ont été – et sont toujours – compliquées pour toi, à croire que tu n’es plus celui que j’ai connu, celui dont je suis tombée amoureuse. Toutefois, je reste persuadée que ce n’est qu’une mauvaise passe et que tu redeviendras celui que tu étais : pétillant, optimiste, accueillant. J’espère simplement que tu ne regretteras pas certaines décisions que tu prends pendant cette période chaotique…

Bref, je tenais à te dire tout ça, mon beau Brésil. À toi qui m’as tant bouleversée, toi qui as chamboulé toutes les idées que je pouvais me faire de la vie, toi qui as fait de moi ce que je suis aujourd’hui, à toi qui m’as tant enseigné… je te remercie. On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais une chose est sûre, je reviendrai. <3

***

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16 commentaires

  • Claire L.

    Quelle belle déclaration d’amour !
    Il est terrible de devoir quitter un endroit qui nous plaît autant.
    J’ai connu moi aussi les mêmes remarques à mon retour de Londres… On ne m’a jamais demandé pourquoi j’avais pris cette décision, ni même dans quel état d’esprit j’étais au retour en France.
    On était juste convaincu que je m’étais planté, et les sourires de satisfaction qui allaient avec…
    Ce qui était à l’opposé de mon vécu, mais bon, la vérité n’intéressait évidemment personne.
    Les personnes qui n’osent jamais faire ce que nous avons fait déversent toute leur jalousie et leur haine dès qu’ils en ont l’occasion.
    Nous sommes loin d’être les seules à avoir subi cela.

    Ces gens-là, il faut les fuir, les laisser où ils sont.

    Seule toi sais ce que tu as vécu et ce à quoi tu aspires.

    Continue à aller où ton cœur te guides tant que tu le peux (la vie passe si vite), tu n’auras ainsi aucun regret….
    Je te souhaite tout le meilleur pour toi et les personnes que tu aimes.

  • Lilian

    Jenny, dessa vez vou escrever em português porque ainda é um pouco difícil para mim escrever em francês. Acompanho seu blog, e adoro os seus textos. Apesar de eu não ter tido muitas oportunidades para viajar, fico lendo e sonhando com todos os lugares por onde você passou ou morou. Fiquei muito emocionada com esse seu texto sobre o Brasil. Eu como brasileira me sinto muito feliz de ver o seu carinho e reconhecimento. Eu estudo francês e o meu maior sonho é morar na França, tenho muito carinho e amo demais o seu país. Estive em Paris uma única vez na vida mas foi o suficiente para me deixar uma marca profunda. Também tenho a certeza no fundo do coração de que um dia eu vou voltar pra lá, assim como você também um dia vai voltar pra cá ( e espero que logo ). Para mim é um prazer muito grande acompanhar o seu blog. Beijos, Lilian 🙂

    • Jenny

      Oi Lilian, muito obrigada pelo seu lindo comentário ! Gostei demais ler isso 🙂 É isso mesmo que eu gosto com o povo brasileiro : vocês sabem dizer coisas positivas e oferecer assim um pouco de felicidade a través das suas palavras. Ah que saudades ! Desejo o melhor para você, que você consiga realizar o seu sonho ! 🙂

  • LauraHantz

    Quelle belle déclaration !

    On est tellement bien à certains endroits, qu’on n’aimerai ne jamais en partir !
    Quand on doit malheureusement le faire, on y laisse un petit bout de nous !

  • Stephanie

    La vache ! Je suis pas loin de verser ma petite larme ! J’ai envie d’y aller maintenant !
    Quant aux « gens » ben laisse les où ils sont, j’ai appris que c’est juste un peu de jalousie parce que eux, ils n’ont pas eu le courage de partir… dommage mais c’est ainsi ! En tout cas tu as une nouvelle lectrice & abonnée sur instagram (Nanie Voyage, c’est moooiii !) je suis ravie de t’avoir découverte !

    • Jenny

      Coucou Stephanie, merci beaucoup pour ce commentaire qui me ravit ! Je ne peux que t’encourager à aller découvrir ce bel endroit, sois juste préparée au fait qu’il ne laisse pas indemne : le Brésil, soit on l’aime, soit on le déteste ! Merci pour tes abonnements by the way !

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