France : rando en Corse – Mare a Mare nord
Voici venu le temps de te parler de notre deuxième grande randonnée sur notre tour de Corse, avant de faire un article résumé sur le tour de l’île de Beauté en lui-même.
Lorsque nous nous sommes retrouvés à Corte, nous avons emprunté un bout du Mare a Mare nord, puis l’avons terminé par une étape du Mare e Monti afin de se rapprocher de la côte.
Le chemin et mes impressions générales
Le mare a mare nord va de la côte est à la côte ouest de la Corse, sur la partie nord. Mouais, on pourrait aussi l’envisager dans l’autre sens, mais va savoir pourquoi, les guides le recommandent dans ce sens-là !
En théorie, il compte 8 étapes, mais nous n’en avons fait que 4, ainsi qu’une sur le Mare e Monti qui croise le Mare a Mare nord à son extrémité. Alors que sur le Mare e Monti sud, on avait tendance à réaliser les étapes en moins de temps que ce que le guide indiquait, là c’était plutôt l’inverse ! Grossomodo, on avait des étapes allant de 2 à 6 heures et on les a réalisées en 3 à 6 heures !
- Corte – A sega (nous avons pris un chemin alternatif, plus court que celui recommandé par notre guide, passant par le plateau d’Alzu)
- A Sega – Calacuccia
- Calacuccia – Col de Verghio
- Col de Verghio – Évisa
- Évisa – Ota
Le balisage
Il est plutôt bien fait en général, mais attention : ce chemin croise pas mal d’autres (il a même quelques étapes communes avec d’autres, comme le GR20), alors mieux vaut que tu saches où tu te rends !
La difficulté
Bon, là, on est passé encore à un stade de difficulté supérieur par rapport à la dernière fois ! Sur ces chemins, tu montes 1000m d’un coup, et tu les redescends d’un seul coup aussi, donc autant te dire que les articulations prennent super cher.
Ces chemins sont assez ombragés (sur la partie qu’on a faite), et même quand ça ne l’était pas trop, vu qu’on était assez hauts en altitude (parfois plus de 1500m), la chaleur ne se ressentait pas trop. D’ailleurs, puisque je parle de l’altitude… parlons des températures ! Même en plein août, il vaut mieux prévoir des vêtements chauds pour la nuit – ou au moins un duvet suffisamment chaud, car le mien ne l’était clairement pas assez (duvet Quechua ultra léger).
Côté revêtement, c’est mitigé, mais ce qui revient le plus souvent, ce sont des rochers glissants ou des cailloux instables. Une petite partie d’escalade (accessible) t’attend sur la partie pour aller au col de Verghio, ainsi qu’une passerelle digne des accrobranches dans l’avant dernière étape. À noter : la moindre goutte de pluie rend ce chemin plutôt casse gueule.
L’équipement
Toujours le même que dans la rando précédente, que je détaillerai dans un article spécial sac de rando un peu plus tard. Là, je me suis vraiment servie de tout, même de mon soft shell !
La fréquentation
De Corte à A Sega, on a quasi vu personne, et dès que notre chemin a commencé à avoir des étapes communes avec d’autres randonnées, là, c’était assez peuplé, ce qui est assez rassurant, je trouve. On a croisé plutôt des jeunes personnes, mais aussi des moins jeunes qui s’aventuraient notamment sur le mythique GR20 (duquel on nous a confirmé la difficulté).
Les hébergements et ravitaillements
Là, pour le coup, c’est un peu mieux équipé que sur le Mare e Monti sud, et ça fait moins mal au portefeuille !
Corte
J’ai la chance d’y avoir retrouvé des membres de ma famille que je n’avais plus vu depuis de très (trop) nombreuses années, ce qui m’a permis de m’y poser un peu. Mais avant cela, nous avons passé une nuit dans un camping vraiment topissime : le Santa Barbara. Il est tenu par une fille super sympathique originaire d’une ville où j’ai longtemps vécu en plus. Il est à une grosse vingtaine de minutes de marche du centre de Corte (mise sur le stop car marcher le long de cette route est un poil dangereux). Belle piscine, resto super agréable, fréquentation bien sympa, accueil au top…. Pour un prix super abordable ! Que demander de plus ! Alors certes, il y a d’autres campings plus proches du centre, mais fais ton curieux et regarde les commentaires sur internet… ouais, ça fait peur !!!
Et pour le ravitaillement, ya tout ce qu’il faut, aussi bien des petites épiceries qu’un grand Casino, sans oublier les innombrables petits restos du centre de la ville.
N200
20250 Corte
04 95 46 20 22
A Sega
Bon, pour la petite anecdote, on s’est retrouvés à faire l’étape Corte – A Sega en soirée, et ayant peut-être un peu traîné à vouloir prendre des photos à chaque virage, et beh on a fini l’étape de nuit ! Et autant dire qu’on n’était pas du tout équipés pour marcher de nuit… La panique nous a gagnés, et on a bien cru qu’on s’était perdus, et qu’on allait devoir faire du camping sauvage (et aveugle car c’était noir de chez noir !). Puis on a aperçu une lumière dans la vallée, alors on s’est dirigés vers là. Gros coup de bol : c’était le refuge A Sega ! À noter : la réservation, même d’une place au camping, se fait par internet. Alors là par contre, côté ravitaillement, c’est calme plat : il n’y a que le resto du gîte et c’est tout.
Calacuccia
Agréable petit camping en sortie de village, proche de toutes commodités… Rien de particulier à dire…
Quant au ravitaillement, le village regorge de petits restos, snacks, et d’une petite épicerie qui te proposera le strict nécessaire.
Col de Verghiu
Il se mérite, ce refuge… T’en as déjà bavé pour faire cette looooongue étape, et là, il te faut marcher 10 minutes de plus (oui, tu les comptes les minutes après 6 heures de marche !) pour accéder à l’hôtel Castel di vergio, qui propose aussi des chambres en gîte ou des emplacements de camping. À noter : très peu d’ombre dans le terrain, et beaucoup de cochons sauvages aux abords, donc ne pas laisser traîner de nourriture… Pour se ravitailler, une épicerie du camping propose des produits adaptés aux randonneurs, en portions individuelles, et à prix vraiment abordables.
D84 – Col de Verghiu
20224 Vergio
Évisa
Gros coup de pompe après cette étape de descente, et les orages menacent… Le camping se trouve assez loin du centre du village… Bref, grosse flemme… On craque et on prend une nuit d’hôtel… Bonne occasion de laver tout le linge un peu mieux que ce qu’on fait d’habitude. Dans le village, tu trouveras des petits restos très charmants et abordables, ou encore une petite épicerie pour te faire toi-même ta nourriture.
20126 Evisa
04 95 26 20 22
Ota
On n’y a pas dormi, on a pris directement une navette pour nous rendre à Porto (4 euros par personne). En attendant, tu as une épicerie et pleins de petits restos pour grignoter quelque chose.
Pont de Porto
20150 Porto
04 95 26 15 71
Le coût
Moins élevé que sur l’autre rando car les possibilités de camper sont plus grandes, et les épiceries plus nombreuses aussi. Mais ça reste un sacré budget de ne pas pouvoir stocker le moindre bout de nourriture…
Et la chienne ?
On a croisé tous les animaux possibles et imaginables qu’on peut rencontrer en Corse (cochons, sangliers, lapins, serpents, brebis, chevaux, ânes…), et on a clairement vu qu’elle avait une petite préférence pour les cochons sauvages et les sangliers… perso, j’aurais apprécié qu’elle n’aboie pas dessus, surtout quand une laie essaie de protéger ses marcassins !! Quoique je n’ai jamais marché aussi vite ensuite…
Conclusion générale
Clairement, ce chemin s’avère plus difficile que tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. Mais j’ai bien aimé. En fait, une fois qu’on l’a eu terminé, ça me manquait déjà…
Ça reste plus accessible que le GR20 (le nombre de morts qu’il y a eus depuis le début de la saison prouve que le GR20 n’est franchement pas des plus faciles à faire, ni des plus sécuritaires), mais ça requiert quand-même un minimum de condition physique. De jeunes enfants ou des personnes à mobilité plus que réduite auraient vraiment des difficultés à parcourir ces chemins en entier.
J’ai adoré voir différents endroits, forêts, plages, montagnes, villages, villes… croiser et recroiser différentes personnes, rencontrer des animaux sauvages – pas toujours si sauvages – et surtout, cette ambiance cool qui règne entre les randonneurs, les vrais… Je précise les vrais, car on remarque vraiment la différence de mentalité entre ceux qui randonnent pour le plaisir (ils sont souriants, polis, respectueux de la nature, et tu sens qu’une véritable solidarité règne entre eux) et les randonneurs du dimanche (ceux que tu as l’impression d’agresser quand tu leur dis bonjour, qui jettent des déchets sans scrupule dans la nature, etc…). On a d’ailleurs partagé des apéros avec des randonneurs français ou étrangers, excellents moments…
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