Rando

France : rando en Corse – Mare e Monti sud

Cet article ne sera pas énormément illustré, donc pour les quelques photos, je t’invite à voir celles de la page facebook ou de mon instagram (Jenny_Jenzinha). Je ferai un article complet sur la Corse quand j’en aurai fini le tour, accompagné d’un album qui devrait en motiver certains à venir découvrir l’île de beauté. Aujourd’hui, je te propose de revenir sur une partie de ce tour de Corse effectuée à la marche : le chemin de randonnée Mare e Monti sud.

Le chemin et mes impressions générales

Cette rando démarre à Propriano et va jusqu’à Porticcio, une station balnéaire en face d’Ajaccio.

Elle se décompose en 5 étapes, censées durer de 4h20 à 5h45, ainsi qu’une petite de 2 heures pour aller de Propriano à Burgo au tout début. Alors je sais pas comment sont calculés ces temps-là, parce que clairement, hormis la rando de 2 heures, on a parcouru toutes les autres en environ 4 heures… avec pauses, mésaventures, détours, etc… Bon, je préfère dans ce sens-là plutôt que comme sur le chemin de Saint Jacques, où on m’annonçait des étapes de 4 heures et que j’en mettais 7 !!

  • Propriano – Burgo
  • Burgo – Olmeto
  • Olmeto – Porto Pollo
  • Porto Pollo – Coti Chiavari
  • Coti Chiavari – Bisinao
  • Bisinao – Porticcio

Pour nous aider, nous avions acheté le Topoguide des principales randonnées de Corse.

Toupie et son guide

Le balisage

Il est de couleur orange, et est bien suffisant sur l’intégralité du chemin, sauf peut-être sur les parties goudronnées, surtout à l’arrivée sur Porto Pollo, ce qui nous aura valu un détour d’une bonne demi-heure… Il porte un peu à confusion sur la dernière portion, car d’autres marques sont aussi oranges, mais pas la même nuance. Là, si t’es daltonien et que t’as pas un plan avec toi, t’es dans la m*rde !

La difficulté

Le chemin se balade entre le niveau de la mer jusqu’à plus de 800m d’altitude. Ça parait pas énorme comme ça, mais je t’assure que quand c’est toi qui marches pour grimper ou descendre ces côtes, tu les sens bien passer, surtout avec ta « maison » sur le dos… !

La quasi intégralité des chemins empruntés sont en gravier fin ou en gros cailloux. Parfois, il faut passer par des pistes, ou encore un peu de bitume (le pire, car il y fait super chaud, et bien souvent, ça veut dire qu’on se partage la route avec des automobilistes un peu nerveux, surtout à cette saison…).

Le parcours est globalement très ombragé, bien que certaines portions d’étapes le soient moins. Forcément, si tu comptes parcourir cette rando en plein été comme ce qu’on vient de faire, mieux vaut miser sur de la marche effectuée le matin à la fraîche ! De toute façon, la Corse étant souvent en alerte incendie à cette saison, il est fortement recommandé de ne marcher qu’avant 11 heures du matin…

En résumé, le dénivelé est assez raisonnable, mais le type de chemin dans les côtes rend parfois la randonnée périlleuse (cailloux et roches instables dans les descentes…), et la chaleur de cette saison joue aussi en notre défaveur si on traine un peu trop. Je pense que des randonneurs confirmés trouvent ce parcours assez facile, mais pour moi qui débute, je dirais que c’est d’une difficulté moyenne.

L’équipement

On avait chacun un sac à dos (dont je détaillerai la composition dans un prochain article) : entre 8,5 et 10,5 kilos pour le mien, et entre 12 et 15 kgs pour celui de l’Homme + notre Toupie 🙂

La fréquentation

Alors là, ça va être rapide : on a croisé quasiment personne faisant ce chemin… 10 ou 12 personnes max, par 2 ou 4… Juste en arrivant sur Porticcio, nous avons vu un peu plus de monde, mais ce n’étaient que des personnes qui faisaient un bout de cette rando sur une demi-journée. Pour les autres randonneurs comme nous, je dirais que la moyenne d’âge était autour de 40 ans…

Par contre, on croisait quelques personnes dans les villages d’étape, et c’était agréable car ils étaient tous très sympas, curieux de savoir ce qu’on fabrique avec un si gros sac sur le dos sous une telle chaleur et surtout, avec un si petit chien qui tire la langue jusqu’au sol !

Les hébergements et ravitaillements

Un peu problématique… Il semblerait que ce chemin soit récent, et donc, les installations peu nombreuses. Dans les étapes préconisées, il y a bien des gîtes, mais clairement, il faut avoir prévu le budget (j’y reviens dans le paragraphe suivant)… Quant aux épiceries ou supermarchés, c’est pas toujours possible d’en trouver ! Notamment, à Coti Chiavari et à Bisinao, sauf si tu prévois de la nourriture dans ton sac (donc du poids en plus), tu es obligé de manger dans le resto du village.

Propriano

Voici le camping le plus proche du centre, avec une jolie vue, un resto tenu par des gens bien sympas au bord d’une piscine bienvenue. Les sanitaires sont propres, mais les emplacements manquent un peu d’ombre, et si t’en as marre des montées, t’es mal barré dans ce camping puisqu’il est dans une montée 🙂

Camping Tikiti

Route d’Ajaccio

20110 Propriano

Burgo

Bon, là, t’as pas d’autres choix que d’aller au gîte, sinon de continuer jusqu’à la prochaine étape. Et forcément, c’est pas le même prix qu’au camping, d’autant que tu n’as pas le droit de planter ta tente dans le jardin, ni même de ramener ta propre nourriture pour limiter les frais. Et ne compte pas trouver de supermarché ou d’épicerie ici… Ton estomac devra patienter jusqu’à la prochaine étape, ou tu peux payer le gîte pour qu’il te prépare un pique-nique… mais encore une fois, mieux vaut avoir prévu le budget suffisant !

Olmeto

Toujours pas de camping à Olmeto ; obligation d’aller dans un des gîtes d’étape ou d’avoir un bon de réduction à faire valoir dans un hôtel du village. C’est ce que nous avons fait. De plus, tu trouveras un petit bar où manger des paninis à pas cher, une boulangerie, deux petites épiceries… Bon, c’est sûr que ce ne seront pas les prix Carrefour, mais ça dépanne ! Ou sinon, tu as le restaurant de l’hôtel, dont les odeurs de cuisine parcourent allègrement toutes les ruelles du village… franchement, ça a été dur de ne pas craquer sur leurs beignets de fleurs de courgettes (entre autres…)

Hotel restaurant U Santa Maria

1 Rue Sureddi Galloni d’Istria

20113 Olmeto

Porto Pollo

De retour dans une station balnéaire, ouf… Les petits commerces sont de retour aussi, permettant de limiter un peu la casse côté sous ! Pour dormir, plusieurs options ; nous avons opté pour un camping proche de la mer, avec peu d’installations, mais à l’ambiance top, presque digne du film « Camping », où tout le monde connait tout le monde, car tout le monde vient ici depuis des années, au même emplacement… Un personnel au top aussi !

Camping L’Oriente (pas d’adresse, c’est sur la route principale dans Porto Pollo, après le Spar)

Coti Chiavari

Encore un village où les options pour dormir sont très peu nombreuses (2!), et bien trop chères… Et comme ça va pas avec notre façon de voir les choses (on n’aime pas trop ces endroits qui te poussent à la consommation…), eh bien on n’a pas pris de gîte ! Du coup, il nous a fallu improviser pour dormir… et on a planté la tente dans le jardin de l’église, sur le belvédère que tout le monde vient voir parce qu’il est indiqué dans tous les guides 😀 (ou comment pourrir les photos des gens…). Bien sûr, nous avons demandé l’autorisation de monsieur le Maire, hein… Mais on sent que ça n’a pas plu aux touristes qui venaient admirer la vue sur le Golfe d’Ajaccio d’ici !

Pour se restaurer, on te recommande le petit resto-bar au-dessus de l’Église. La famille qui tient ce commerce est vraiment adorable…

Bisinao

Bon, peu d’options, mais au moins un gîte qui permet qu’on plante notre tente dans le jardin, ouf ! On a limité les frais sur le logement, mais… pas d’épicerie dans le village, et avec moi qui meurs de faim en continu, on a été obligés de dépenser un peu plus que prévu sur la nourriture. Cela dit, j’en suis bien contente, c’était absolument délicieux, et les gérants du gîte sont très sympas.

Gite A Funtana

Bisinao

20166 Albitreccia

Porticcio

Point final de cette randonnée, plein de restos, bars, commerces, etc… Pour dormir, l’option la moins chère – mais franchement pas la plus intelligente qu’on ait eue – c’est le camping Mare Macchia. En quelques mots : je ne le recommande pas ! Il est bien placé, certes (et encore…) mais… Tout laisse à désirer : c’est crade, on manque de choper la polio à chaque pas qu’on fait, c’est désertique, l’eau de la piscine ou même des robinets a une couleur douteuse, la réception se trouve dans un bâtiment où la vie semble s’être arrêtée du jour au lendemain il y a plusieurs années de ça, des tentes, caravanes, bungalows… sont éventrés… Aucune lumière dans le camping, bien sûr… Franchement, ça donnait vraiment l’impression que toute la population du camping avait disparu d’un seul coup, décimée par des zombies ou je ne sais quoi… Ah, j’oubliais les corbeaux qui venaient rajouter une petite touche bien flippante à ce décor absolument pas enchanteur ! Notre première impression a été plus que négative, à tel point qu’on a failli faire demi-tour et demander remboursement. Puis les rares occupants du camping ont commencé à nous parler, nous mettant un peu plus à l’aise. Et on est restés, et ça s’est bien passé, malgré tout ça. Bon, si c’est juste pour faire une pause d’une nuit, ok, pourquoi pas. Mais si tu veux te poser, que tu tiens à te sentir en sécurité et que l’hygiène t’importe, j’aurais tendance à te dire d’aller voir ailleurs…

Le coût

Cher… très cher ! C’est marrant, parce que moi je croyais que rando rimait avec pas très cher, et que du coup, les gîtes d’étape s’adaptaient à cette tendance « petit budget ». Peut-être ailleurs, mais pas sur ce chemin… C’est partiellement expliqué par le manque d’installations. On pourrait faire du camping à chaque étape, ça changerait tout, mais là, devoir passer en gîte, ça fait monter la facture sérieusement ! Je n’ai pas fait les comptes, donc je ne pourrais pas te dire exactement à combien nous est revenu cette portion de notre tour de Corse, mais ça se compte en plusieurs centaines d’euros…

Et la chienne ?

Elle kiffe ! C’est une chienne de chasse, donc elle, tant qu’il y a de nouvelles odeurs, ça lui plait ! Les montées, les descentes, les plats… pas de souci. Par contre, elle n’apprécie pas du tout le goudron, et ses coussinets non plus. Souvent, les parties goudronnées sont peu ombragées, donc l’exposition prolongée au soleil les rend brûlantes ; les coussinets ont montré quelques signes de faiblesse à force de marcher sur ce genre de chemins, et même elle, par moments, elle ne voulait plus avancer. Bon bah quand c’est comme ça, on porte hein ! Allez hop, 12 kilos de plus sur le dos… Les articulations ont pris cher, je te le dis…

Conclusion et suite du programme ?

Cette randonnée est vraiment sympa à faire, car nous avons régulièrement accès à des points de vue magnifiques sur des baies turquoises. Les quelques villages par lesquels on passe sont très charmants, et les gens avec. Le seul hic est vraiment le coût, je dirais…

Coucher de soleil sur le Golfe d'Ajaccio
Coucher de soleil sur le Golfe d’Ajaccio

Pour la suite, rando ou pas rando ? Telle est la question à l’heure actuelle… Celle que nous avions prévu pour la suite va de Corte jusqu’à Porto, au-dessus d’Ajaccio, avec des dénivelés encore plus importants que ceux que nous venons de connaître. Il s’agit d’une portion du Mare a Mare nord… et on hésite encore à la faire. Réponse dans quelques jours !

Dans tous les cas, heureusement que nous avions fait cette rando test dans le sud-ouest, car nous aurions déjà abandonné sinon !

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