France : rando-test sur le chemin de St Jacques
Comme certains d’entre vous le savent déjà, nous prévoyons de partir en Corse pour en parcourir une bonne partie en marchant sur plusieurs semaines. Problème : comme certains d’entre vous l’ont compris, nous sommes de véritables quiches dans le domaine de la randonnée… En principe (systématiquement, en fait!), on se perd… et puis d’habitude, on ne part marcher que sur quelques heures par-ci par-là, jamais plus. Du coup, étant donné qu’on comptait (oui, l’emploi de l’imparfait est volontaire…) marcher tous les jours en Corse, et que nous avions un peu de temps libre, nous sommes partis nous essayer – ainsi que notre matériel tout neuf – sur un bout du chemin de St Jacques dans sud-ouest français. Retour sur cette douloureuse expérience, et bilan pour la suite.
Le programme
Jour 1 : Montauban –> Montech = 10km sur terrain plat et ombragé (chemin le long d’un canal)
Jour 2 : Montech –> Moissac = 24km sur terrain plat et ombragé (chemin le long d’un canal)
Jour 3 : Moissac –> Lauzerte = 23km sur terrain mixte mais globalement peu ombragés.
Jour 4 : Lauzerte –> Lascabanes = 24km sur terrain mixte, très peu ombragés.
Jour 5 : Lascabanes –> Cahors = 22km sur terrain mixte (mais beaucoup d’asphalte).
(NB : sur les 3 derniers jours, nous nous trouvions donc sur un des chemins de Compostelle, mais en sens inverse)
Nous comptions camper tous les soirs, idéalement en camping officiel. Quant à la nourriture, nous pensions acheter au coup par coup ce dont on avait besoin pour pique niquer…
L’équipement
L’Homme et moi avions chacun un sac de randonnée rempli avec tout ce dont nous pensions avoir besoin sur ces 5 jours. Le sien comportait notamment une bonne partie du matériel de camping, en plus de ses affaires persos et des affaires de la chienne (oui, parce que Toupie a suivi quand-même), soit un total de 14-15 kilos. Quant à moi, j’avais pourtant l’impression de ne pas avoir emmené grand-chose, mais mon sac pesait facilement 10-11 kilos (première erreur : ne même pas avoir pesé nos sacs!!). Bref, au début, tout allait bien en tout cas… Je reviendrai sur la composition de nos sacs un peu plus tard, quand nous serons un peu mieux rodés…
Les impressions
Les toutes premières étapes étaient sur du plat, donc ça se passait pas trop mal côté articulations. Mais quand on a commencé à avoir du relief après Moissac, alors là, mon corps m’a fait comprendre qu’il n’était pas du tout habitué à un tel traitement ! Et ce qu’on aurait dû mettre 4 ou 5 heures à faire, on l’a fait en 7 ou 8h de marche (+ pauses assez longues pour essayer de récupérer – deuxième erreur : avoir fait des pauses dans la journée, parce qu’après, c’était impossible de repartir!)…
Pendant toute la durée de la randonnée, nous avons été accompagnés par des températures dépassant les 30 degrés à l’ombre l’après-midi. Nous avons très rapidement compris qu’il nous fallait nous lever très tôt le matin et partir à la fraîche.
J’ai vite compris aussi que les 10 kilos (ou peu importe combien il pesait…) sur le dos étaient bien trop lourds pour moi. Et puis le moindre réglage pas bien fait, le dos le fait sentir direct ! Ça, en quelques minutes, on capte vite, mais côté poids, bah on essaie quand-même de persister un peu… Au final, j’ai diminué de moitié mon chargement en eau pendant le trajet (troisième erreur : avoir cherché à réduire la quantité d’eau!), et je me suis séparée de mon matelas de camping aussi (bon, de toute façon, il était nase…). Enfin en gros, arrivés au 3ème jour, j’étais tellement pas bien que dormir en camping était devenu pas envisageable du tout, et que nous avons alors opté pour des nuits sur des vrais lits dans des gîtes de pèlerins.
Autre impression : nous avons été super bien accueillis partout, et n’avons croisé presque que des gens ultra-sympathiques et polis. Je n’ai jamais échangé autant de mots avec des inconnus qu’au cours de ces quelques jours (et pourtant, ceux qui me connaissent savent que j’en échange déjà pas mal en temps normal!), et c’était toujours très agréable. De plus, vu que nous avons marché sur une partie du chemin de Compostelle et avons dormi dans des gîtes pour pèlerins, on a rencontré des gens vraiment chouettes. Je pensais qu’une grande majorité des gens qui faisaient le chemin de Compostelle le parcouraient pour des raisons religieuses, et bah en fait pas du tout (du moins, ce n’est pas ce que nous avons vu là) : certains le font parce qu’ils ont besoin de se retrouver seuls à un tournant de leur vie (licenciement, divorce, etc) ; d’autres aiment simplement randonner et voient ce chemin comme une option parmi les très nombreuses existantes ; bref, les raisons sont multiples, et c’était intéressant de connaître l’histoire de chacun. Je garde un particulièrement bon souvenir du gîte communal de Lauzerte ; un grand merci à Corinne pour son accueil.
J’ai trouvé sympa de passer par des endroits par lesquels je ne serais jamais passée autrement, comme le village de Montcuq (oui oui…). Très mignon cet endroit, comme Lauzerte aussi, et bien d’autres…
Alors par contre, ce chemin a beau être super bien balisé en direction de St Jacques de Compostelle, ça n’est pas du tout le cas dans le sens inverse… ce qui, pour des gens qui ont tendance à facilement se perdre, n’est pas l’idéal. Bon, on se sera perdus qu’une seule fois finalement, mais en plein milieu d’un champ pas du tout ombragé, où le téléphone et le gps ne captaient pas, où nous n’avions plus une goutte d’eau, où il a fallu porter la chienne car elle n’en pouvait plus… bref, ça n’a été qu’une fois mais ça aura suffi !
Et avec la chienne ?
Bah ça se fait bien… Nous avons la chance d’avoir une chienne habituée à bouger de son canapé, et qui aime vraiment ça (c’est une chienne de chasse, chienne de globe-trotteurs… ça aide!), donc au début, ça avait l’air d’être plus une partie de plaisir qu’autre chose pour elle. Puis rapidement, à cause de la température (d’autant plus qu’elle a un souffle au coeur), elle a montré des signes de grosse fatigue. Quand elle passait par une zone d’ombre, elle ralentissait pour profiter à fond de ce moment d’ombre avant de retourner au soleil. Bref, pour elle aussi, c’était un peu too much ces 20 et quelques kilomètres quotidiens par grosse chaleur.
Côté alimentation, on avait embarqué ses croquettes… super le poids en plus, d’autant qu’elle n’en a quasiment pas mangé une seule pendant tout le trajet. Quant à l’eau, on lui donnait peu mais très régulièrement, plutôt que beaucoup d’un seul coup.
Concernant ses coussinets, pas de blessures particulières, bien que tout le monde semblait s’inquiéter de la capacité des petites pattes de notre chienne à tenir le coup.
Elle était acceptée dans tous les campings et gites de notre trajet, donc tant mieux ; je ne suis pas sûre que ce sera le cas en Corse.
Bilan
Bon, clairement, marcher autant de temps, tous les jours, sous de telles températures, avec un sac aussi lourd (ou même sans sac pour Toupie) : nan ! Du coup, pour la Corse, on va sérieusement alléger le programme pour quand-même pouvoir profiter des paysages un minimum, et que mon corps ne dise pas merde trop rapidement non plus. Au programme donc : arrivée à Bastia en bateau, trajet jusqu’à Porto Vecchio en bus, puis de Porto Vecchio, nous prenons du bon temps sur toute la partie sud, par Bonifacio jusqu’à Propriano. Et à partir de Propriano, on passe aux choses sérieuses avec les randonnées sur les Mare-e-Monti et quelques sentiers de pays.
Je n’aurai pas accès facile à l’administration du blog de là-bas (départ demain) ; aussi, je t’invite à nous suivre sur la page facebook du blog où je publierai des photos et quelques news dans l’attente d’articles plus longs sur la Corse 😉
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