Expatriation,  Vivre au Brésil

La sécurité au Brésil

Lorsque nous avons habité au Brésil, une des remarques/inquiétudes dont on nous faisait le plus part concernait la sécurité là-bas, que ce soit avant qu’on y parte ou pendant qu’on y était. Et même à notre retour du Brésil (et encore aujourd’hui), on nous demandait encore si ça n’avait pas été trop dur de vivre là-bas vis-à-vis de la sécurité. Alors, au final, est-ce que les problèmes d’insécurité ont été problématiques pour notre vie là-bas ?

Pour te répondre, je vais te raconter une histoire, MON histoire avec le Brésil.

Rio de Janeiro - pain de sucre

Les préparatifs : installation du doute

Initialement, nous devions partir début décembre 2010. Puis, comme l’administration brésilienne avait un peu tendance à traîner à l’époque, je n’ai jamais eu le visa à temps pour partir en décembre (après 8 mois de démarches… pour un visa qui aurait dû être obtenu en 4-5 mois maxi…). Donc départ reporté d’un mois. Et en raison d’on ne sait pas trop quoi, mais apparemment à cause des vagues de violence faisant suite aux élections présidentielles, le Brésil a décidé de suspendre la délivrance de visas jusqu’à nouvel ordre… La personne qui s’occupe de mon visa dans l’entreprise qui m’embauche me parle d’un report de plusieurs mois, au moins 4 ou 5… (je te laisse faire le compte…) mais au cas où, elle reporte officiellement à début février. Pendant tout ce temps-là, on regarde tout un tas de reportages sur le Brésil, on lit beaucoup de choses aussi… et ça fait un peu peur. On a un peu l’impression qu’on va débarquer dans un endroit où la violence est reine, et où on risque vraiment notre vie… Et puis finalement, un beau jour de janvier 2011, mon visa est enfin délivré, 7 jours avant début février ! En une semaine, je fais toute la paperasse finale, je boucle mes valises, on m’envoie mon billet d’avion, mon homme s’achète le sien pour suivre, et zou, on est partis…

Premiers pas : le trop plein d’infos

Premier jour au travail, on me distribue un charmant cahier avec pleeeeeeeein de pages (j’aime écrire mais je suis pas une grande lectrice… surtout si ya pas d’images) : les règles de sécurité quand on est français au Brésil. Je jète un oeil au sommaire : bordel, ça fait peur… Je feuillète rapidement les pages, et je tombe comme par hasard sur la page « comment réagir si vous vous faites enlever par des personnes armées? ». Je lis, parce que je suis maso, et que j’aime bien me faire peur pour rien. Puis j’ai refermé le cahier… Je digère ce que je viens de lire, puis je rouvre le cahier (nan parce que je viens d’arriver, et que je suis quand-même censée montrer un peu de sérieux…), et je tombe sur les « règles de base à l’hôtel » : entre les « regardez à gauche puis à droite quand vous sortez de votre chambre » ou « entrez toujours prudemment dans votre chambre », j’ai vite abandonné. J’ai fait un rapide résumé de ce que j’avais sommairement lu à mon homme et basta… On a préféré demander l’avis d’une amie française installée dans le sud du Brésil, et dont les conseils nous ont paru bien plus avisés ! Les premières semaines, je vivais un peu traumatisée par tous les reportages que j’avais vus, et par ce cahier de règles… pendant que mon mari n’osait même pas sortir de l’hôtel, lui aussi traumatisé par ces mêmes raisons. Premières semaines pas au top donc… mais pas parce qu’on se sentait en danger, juste parce que les informations désinforment…

Un soulagement rapide

Puis nous avons commencé à nous faire inviter par des gens de mon travail, et à découvrir la vie au-delà de mon entreprise et de notre hôtel. Et on s’est alors vite rendu compte que nous ne nous sentions pas du tout en danger… N’aimant pas faire tâche dans le paysage, j’ai vite adopté le même style que les brésiliennes qui fréquentaient les mêmes endroits que moi. Par exemple, moi qui allais beaucoup au travail en bus, j’ai observé les gens dans le bus et ils portaient rarement des bijoux. Bah j’ai juste arrêté de mettre ma montre et mes trucs de pacotille, histoire de ne pas attirer l’oeil. Bref, je me suis adaptée à la vie sur place avec des petites choses toutes simples comme ça, rien de bien compliqué, rien d’invivable. Là, on s’est dit que la TV ne faisait vraiment que véhiculer de fausses idées sur un pays ; non pas que les favelas et la violence n’existent pas au Brésil, mais faut pas abuser non plus, le Brésil est loin de se résumer à ça… On a même été faire un tour dans une favela (accompagnés) et avons pu voir par nous-mêmes ce qu’il s’y passait (je ferai un article spécial à ce sujet) sans que nous ne nous sentions en danger… Et nous avons même été jusqu’à vivre juste à côté d’une favela… où nous nous sentions plus en sécurité que lorsque nous étions dans un riche quartier d’expats…

Favela Rio

Une relâche à mesurer

On a vraiment pris nos aises… jusqu’au jour où nous nous sommes fait agresser. Eh oui. Ça s’est passé après 8 mois sur place ; à force de rassurer tout le monde sur le sujet de la sécurité, et particulièrement les nouveaux arrivants, on a pris un peu plus nos aises que ce qu’il aurait fallu. Contexte : mon chéri et moi partions en vacances dans le nord-est du pays, dans une ville où une collègue à moi habitait. Je lui avais demandé quelques conseils, et elle avait été catégorique sur le fait que si nous nous rendions à une certaine plage (Praia do Futuro), il ne fallait pas que nous restions après 16h, ni que nous nous éloignions des parties de plage fréquentées. Et bien sûr, qu’est-ce qu’on a fait ? À 16h, on est allés à cette fameuse plage, et à 16h30, non seulement nous étions toujours là, mais en plus nous nous étions éloignés de la foule juste tous les deux. Bon bah on a cherché la merde hein, en d’autres termes ! Alors que nous étions assis à regarder des surfeurs, deux gamins d’une quinzaine d’années ont couru vers nous, ont essayé de nous voler notre sac en feignant d’être armés, et comme mon homme retenait le sac (à ne JAMAIS faire, en théorie!) et que je me trouvais entre lui et les agresseurs, je me suis pris quelques coups dans la nuque. Tout est allé très vite m’a-t-il semblé, mais j’ai bugué aussi à un moment ; je ne me souviens plus du tout des quelques secondes qui ont suivi. Je me revois juste me relever, me rendre compte que l’appareil photo est parti, mon collier aussi, pendant que mon mari était en train de les courser. Puis j’ai essayé de fuir de là, mais mes jambes, vides de toute énergie, en ont décidé autrement, et je me suis juste étalée quelques mètres plus loin et voilà. Bref (je m’arrête là parce que tu en as pour la semaine sinon), ça a été la seule et unique fois que nous avons eu un souci. Et suite à ça, nous avons juste recommencé à suivre les recommandations que nous avait données notre amie, à savoir se fondre dans la masse et éviter d’exhiber ses objets de valeur.

Craindre ou ne pas craindre ?

Alors j’ai envie de répondre que non, ça n’a pas été difficile du tout (ou disons bien moins que ce que tout le monde craignait et pense encore aujourd’hui !) de vivre au Brésil. Certes, la violence existe mais ça n’empêche de vivre, de bien vivre même, et de se plaire… Pour ma part, je me sens bien moins en danger dans le métro à São Paulo que dans le métro à Paris où je me fais systématiquement emmerder… Bref, pour conclure, il faut vraiment se méfier de ce que disent les médias… en tenir compte, oui, mais toujours attendre de se faire sa propre idée !

Rio de Janeiro 158

Et toi, as-tu déjà voyagé/vécu au Brésil ? Quelle a été ton impression quant à la sécurité dans ce pays ?

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6 commentaires

  • Marie

    J’y suis allée avec mes parents, grands baroudeurs, quand j’avais 13 ans et dès notre 1er jour à Bélem, un homme a arraché ma montre de mon poignet sur un marché! Des gens l’ont rattrapés, choqués et m’ont rendu ma montre… Sinon nous y avons passé 1 mois 1/2 et pas d’autre incident, même dans les favelas de Rio. C’est sûr qu’il ne faut pas exhiber des objets de valeur…

    • Jenny

      En fait, je pense que l’adaptation y est pour beaucoup. Vouloir vivre à la française hors de France n’est jamais bon ! C’est sûr que ce genre d’expérience marque !

  • Jean-Marc

    Bravo pour cet article. Il résume exactement ce je pense aussi. Votre narration sonne vrai et votre style est très plaisant. Merci.

  • sarrat

    que penser de tout ça,depuis les PENTANAL sud et nord en passant par porto velho manaus bonfim rien a dire que du bonheur et des gens adorables ,nous poursuivons par la cote Est demain, un peu inquiets ,traversée de l’amazone d’abord et les grandes cites apres ????attention aux agressions nous dit on soyez prudents ! Que faire ?

    • Jenny

      La prudence est de mise partout, dans tous les pays du monde! Simplement, dans des pays tels que le Brésil, il convient de ne pas exhiber à outrance ses objets de valeur et essayer de s’adapter d’un point de vue vestimentaire. Rien de bien sorcier… Si tout s’est bien passé jusqu’à maintenant, pourquoi vous inquiètez vous outre mesure? 😉

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