Journal

Toupie, cette chienne globe-trotteuse

Depuis bientôt 2 ans que My Globe Story existe, tu as pu remarquer que je parlais très régulièrement de Toupie, ma chienne. En effet, depuis que je l’ai adoptée, elle vit et voyage avec nous aux 4 coins du monde. Elle a sûrement vu plus de pays et parcouru plus de kilomètres que bon nombre de personnes sur cette planète ! Aujourd’hui, j’ai choisi de te conter son histoire, parce que c’est une jolie histoire et parce que ma Toupie fait partie intégrante de l’aventure My Globe Story. Puis si ça peut t’encourager à toi aussi faire participer ton animal à tes périples dans la mesure du possible, j’en serai plus que ravie !

2010, Toupie voit le jour

Tout commence le 25 mai 2010. Une adorable petite chienne nait au Portugal d’un croisement entre un Beagle et un Podengo portugais (je te laisse regarder sur Google de quoi il s’agit 😉 ). Le couple qui l’adopte vit dans la campagne au nord de Lisbonne, et ils la baptisent Bigle (je la rebaptiserai plus tard Toupie…). Un peu moins de trois années s’écoulent avant que le personnel d’une association de protection des animaux tombe sur Bigle en piteux état en pleine campagne, le ventre partiellement déchiré, des petits chiots morts près d’elle. Elle aurait été attaquée par un autre chien ou peut-être un renard alors qu’elle mettait au monde ses petits. Bigle est encore vivante, ils la recueillent et lui prodiguent les soins dont elle a besoin. Son ventre en garde une éternelle cicatrice.
Au Portugal, les chiens portent obligatoirement une puce électronique sur laquelle sont enregistrés les détails du propriétaire de l’animal. Ainsi, l’association n’a pas tardé à retrouver les maîtres et leur signaler qu’ils avaient trouvé Bigle. Et tu sais ce qu’ils ont répondu ces c*ns ? Qu’ils n’en voulaient plus, qu’ils partaient habiter en Angleterre et que c’était trop compliqué de faire les papiers (le truc qu’il faut pas me dire…). En gros, ils avaient volontairement abandonné Bigle…
À partir de décembre 2012, sa nouvelle maison temporaire était donc devenue ce refuge pour animaux abandonnés, où elle passera pas moins de 7 mois…

Juillet 2013, ce mois qui va tout changer dans la vie de Bigle (même son nom 😀 )

Le 1er juillet 2013, mon mari et moi débarquons au Portugal pour au moins 18 mois. Ça fait déjà un bon moment que je parle d’adopter un chien malgré notre mode de vie plutôt très nomade. J’ai grandi toute ma vie avec un chien à la maison, la compagnie de ces animaux me manque terriblement. En attendant de savoir ce que va devenir notre vie sur place, je vais me renseigner pour au moins filer un coup de main dans des associations de protection des animaux, et ce n’est clairement pas ça qui manque au Portugal ! Le jour où je me suis rendue dans cette association en campagne portugaise juste pour prendre des infos, le vendredi 19 juillet 2013, j’ai clairement senti que je risquais de ramener au moins un chien à la maison par jour si je travaillais là ! Du coup, nous avons pris la décision de nous mettre à chercher un chien à adopter.
Au départ, nous savons clairement ce que nous voulons : un petit Beagle. Il y en a beaucoup au Portugal, et dont certains sont parfois abandonnés par portées entières près des refuges ; mais en principe, ceux-ci partent très vite à l’adoption. Le lendemain, samedi, nous faisons donc le tour des refuges les plus proches de chez nous, en commençant par celui où j’étais allée la veille. Nous expliquons notre souhait à la gérante. Elle nous répond qu’elle n’a pas de chiot Beagle actuellement, mais qu’en tenant compte de nos goûts et de notre mode de vie, elle aurait bien une petite chienne à nous présenter avant que nous ne partions. Nous la suivons dans les enclos, et elle rentre dans une cage qui semble bien calme en comparaison avec les autres. Elle en ressort en compagnie d’une petite chienne qui a l’air timide, effrayée mais en même temps très joyeuse de voir du monde. Elle vient spontanément vers nous et nous fait la fête comme si nous avions toujours été ses maîtres. Coup de foudre pour moi, c’est elle que je veux. Elle n’est certes ni bébé (elle a trois ans et quelques) ni 100% Beagle, mais elle reste jeune (et donc malléable) et elle est quand-même 50% Beagle. Elle a beau être toute maigrichonne, avoir le poil terne et peu abondant, et être terrifiée par le moindre mouvement brusque près d’elle, c’est quand même elle que je veux.
Mon mari, plus raisonnable, propose que nous allions faire le tour des autres refuges et que nous cherchions des annonces sur la toile. À la fin du week-end, rien de concluant, nous n’avons fait que penser à cette chienne du premier refuge. Le dimanche soir, nous avions déjà acheté le tapis, quelques jouets, de la nourriture… et le lundi 22 juillet, j’allais au refuge de nouveau pour aller adopter ma Toupie. Ses vaccins sont mis à jour, elle a déjà la puce aux normes internationales, je lui fais faire son passeport européen (15 euros) avec son nouveau nom… et la voilà partie avec nous, cette nouvelle famille qui va lui donner tant d’amour…

De juillet 2013 à aujourd’hui

Les premiers temps ont été difficiles. Toupie était effrayée par tout, et elle angoissait dès que nous devions la laisser seule. Elle était véritablement traumatisée par son précédent abandon, et on a vite compris qu’elle avait été battue par ses anciens maîtres… Je l’emmenais partout avec moi donc, et pour les choses qui nécessitaient que j’y aille sans elle, comme faire les courses, les rendez-vous médicaux, etc, j’attendais que mon mari soit rentré du travail, ou très exceptionnellement, il l’emmenait avec lui au travail.
Lorsque nous étions dehors, elle était sans cesse à la recherche de quelqu’un : ses anciens maîtres. Je ne savais pas du tout qui ils étaient, quel âge ils avaient, mais en observant le comportement de Toupie, j’ai réussi à me faire une idée assez précise de ce à quoi ils pouvaient ressembler et de leur tranche d’âge.
Il aura fallu 4 bons mois de patience, d’exercices aidés par un dresseur, afin de gagner la confiance de Toupie et de faire en sorte d’apaiser ses angoisses.

L’angoisse des premiers jours se lit sur elle

Nous avons ainsi commencé à parcourir le Portugal avec elle, aller en vacances en Espagne avec elle, aller en France avec elle pour rendre visite à la famille. Puis est arrivé le moment où nous avons décidé de déménager au Canadatoujours avec elle bien sûr ! Ah que je rêvais de prendre contact avec ses anciens maîtres pour leur montrer que nous on abandonne pas un chien au beau milieu de la nature sous prétexte qu’on déménage ! Bref…
Nouveaux paysages, nouvelles odeurs, nouveau climat (qu’elle a détesté pendant les premières minutes, au point de ne même pas vouloir sortir du taxi), plusieurs escapades avec elle partout au Québec. Étant donné que cette expérience canadienne n’allait durer que 6 mois dans un premier temps, et que nous n’avions aucune certitude de la suite, nous avons envisagé diverses possibilités pour le futur, dont l’Australie, et avons pris nos dispositions pour que nous ne soyons pas séparés de Toupie quelle que soit notre destination suivante. En mars 2015, nous commencions les démarches qui permettraient entre autres d’aller en Australie. En juin 2015, nous étions de retour en France avec la certitude d’aller en Australie dès que tout serait ok pour Toupie. En juillet et août 2015, nous parcourions un bout de France et la Corse à pied avec Toupie. Et le 13 octobre 2015, c’était le grand départ pour l’Australie….
Depuis que nous sommes ici, Toupie a vécu quelques jours à Melbourne, elle y a pris le train, le tram, le bus ; elle a connu la vie à la ferme à Geelong. Puis elle a vécu et adoré le road trip entre Geelong et Sydney. Puis elle a fait quelques nuits en AirBnB à Manly où sa présence ravissait tout le monde. Puis elle a connu la vie à 2 avec Peaches, le chiot de la famille chez qui nous avons vécu nos premières semaines à Sydney. Puis elle a vécu en colocation dans cette maison à Manly, où elle aimait scruter l’arrivée des opossums le soir. Puis nous avons voyagé dans les Blue Mountains, sur la côte entre Brisbane et Sydney. Puis elle a connu les sables blancs de Jervis bay… Elle prend le bus et le ferry, elle se fait cordialement inviter à rentrer dans les boutiques en plein centre de Sydney, là où personne ne se promène d’habitude avec son chien. Elle suscite chez tous les gens qui croisent son regard de la tendresse, et souvent le doux souvenir de la compagnie de leur propre chien, resté quelque part dans le monde dans leur famille ou chez des amis…

Toupie en route (crédit photo : Mathilde Lacomme)

Oui, ma chienne est une globe-trotteuse, et c’est clair que ça a un coût financier. Mais le jour où je l’ai adoptée, ce n’était pas dans l’idée de me poser au même endroit toute ma vie, mais bel et bien pour apprécier au quotidien la compagnie de la bestiole la plus loyale qui soit sur cette planète, quoi que je décide de faire et où que je décide d’aller. Le jour où on l’a adoptée, du fait de notre bougeotte, on savait qu’on allait lui métamorphoser sa vie. Et la nôtre aussi !
Ce qu’on ne savait pas, c’est toute la joie que ça allait nous apporter, et tout le bonheur que ça allait répandre auprès de quiconque croise le chemin de cette chienne.

Alors, elle a l’air malheureuse aujourd’hui ??

Récemment, une pathologie cardiaque lui a été diagnostiquée. Le vétérinaire a été clair : Toupie ne vivra pas 15 ans… et il n’est pas certain qu’elle atteigne 10 ans (elle aura 7 ans en 2017). Qu’il lui reste un mois, un an ou dix ans, je continuerai de lui offrir la meilleure vie qui soit, celle d’un chien qui découvre sans cesse de nouvelles odeurs et qui passe son temps avec ceux qu’elle aime le plus : les membres de sa meute (=nous) ! Elle est pas belle sa vie de chien ? 😉

***

Suis-moi sur Instagram et Facebook !

4 commentaires

  • Maria

    J’adorissime cet article Jenny!!! L’histoire de Toupie est très emouvante et prouve qu’adopter un chien meme pas tout jeune apporte un max d’amour! Je suis heureuse de voir qu’on est au moins 2 à voyager avec nos grandes fifilles sur la planete! J’espère que Toupie et Shark se rencontreront un jour! Elles auront tellement d’aventures à se raconter 🙂 Continuez à explorer le monde! Gros bisous

    • Jenny

      Je me doutais bien que ça te plairait ! Eh oui, tout est possible même avec un chien 😉 Ça serait en effet cool qu’elles se rencontrent (et nous aussi par la même occasion!). Toupie ne peut pas sortir d’Australie autrement que définitivement, alors qui sait, notre prochain pays d’expatriation se trouvera peut-être en Amérique centrale (ce qui m’enchanterait!).

Partage ton avis !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur My Globe Story

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading